La communauté française du renseignement
La stratégie française de défense et de sécurité nationale définit cinq grandes fonctions[1], dont la première intitulée « connaissance et anticipation », donne au renseignement un rôle central.
Le renseignement irrigue en effet chacune des autres fonctions stratégiques et revêt une importance particulière parce qu’une capacité d’appréciation autonome des situations est la condition de décisions libres et souveraines. Il est non seulement une priorité, mais doit aussi s’adapter à des formes inédites de conflits ou des menaces émergentes et affronter de nouveaux défis.
Pour y répondre, la notion de « communauté du renseignement » a émergé depuis le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et a été une première fois définie par un décret du 12 mai 2014 puis par le décret du 14 juin 2017. Les services qui composent cette communauté travaillent désormais en étroite collaboration, investis collectivement d’une mission qu’ils partagent.
Les services spécialisés de renseignement sont la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la direction du renseignement militaire (DRM), la direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et le service de traitement du renseignement et d’action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN).
Ces services forment avec le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, l’académie du renseignement et l’inspection des services de renseignement la communauté française du renseignement.
Comme le souligne le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, l’expérience des dernières années montre que cette communauté favorise la confiance entre les services et permet une meilleure organisation de leurs échanges. Elle constitue en outre l’ossature d’un dispositif plus global associant, en tant que de besoin, de nombreux autres services de l’État dont les services mentionnés à l’article R.811-2 du code de la sécurité intérieure.
[1] Les autres étant la dissuasion, la protection, la prévention et l’intervention.